Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter Thomas Thirion, administrateur délégué de Un Pass dans l’Impasse, une ASBL récemment reconnue comme Centre de revalidation spécialisé dans la prise en charge du suicide en Wallonie. Depuis 2008, Thomas et son équipe se consacrent à une mission essentielle : prévenir le suicide et soutenir les personnes en détresse, avec un réseau de neuf centres de consultation répartis en Wallonie. Mais leur action ne s’arrête pas là : l’ASBL accompagne aussi les proches, forme les professionnels, et propose un appui sur-mesure pour les détenus et les indépendants en crise.
Sous l’impulsion de Thomas, Un Pass dans l’Impasse multiplie les initiatives : le dispositif « Sentinelles » pour détecter les signaux de détresse, une ligne de soutien pour les indépendants en difficulté, et des interventions dans les prisons wallonnes. « Chaque jour, notre objectif est simple mais essentiel : sauver des vies », dit-il avec détermination. »
Cette année, Interfone est fier d’être partenaire de leur prochain événement, l’Agora de l’entrepreneuriat. Entièrement gratuit, il abordera un sujet crucial : rebondir après une faillite professionnelle. Chez Interfone, nous croyons que l’entrepreneuriat, fait de hauts et de bas, mérite d’être soutenu dans les deux cas.
Un engagement né de l’expérience personnelle
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et ce qui vous a motivé à rejoindre cette initiative ?
« J’ai rejoint Un pass dans l’impasse en août 2008, peu après l’ouverture de l’association. Ayant surmonté de graves problèmes de santé, je me suis longuement battu pour ma survie. Aujourd’hui, je me bats pour que les autres puissent continuer à vivre. »
sauver des vies, une mission collective.
Quelles sont vos motivations personnelles pour travailler dans ce secteur, et plus particulièrement au sein d’Un Pass dans l’Impasse ?
« Il est essentiel pour moi, chaque jour, de mobiliser mon équipe, de mettre en œuvre et développer des projets, ainsi que d’offrir des solutions novatrices. Tout cela autour d’un seul objectif : sauver un maximum de vies en Belgique francophone. »
Des initiatives qui font la différence
Y a-t-il un moment ou un projet dont vous êtes particulièrement fier ?
« Parmi les nombreux moments marquants, trois se distinguent particulièrement : notre déploiement pour offrir un soutien de proximité, notre aide dédiée aux indépendants et la mise en place d’équipes mobiles lors des inondations de 2021.
L’association Un pass dans l’impasse est née à Namur. Initialement, nous soutenions la population depuis ce seul centre, mais nous avons progressivement étendu notre présence aux grandes villes de Wallonie. Aujourd’hui, nous disposons de 9 antennes de consultations, offrant ainsi un soutien de proximité accessible au plus grand nombre.
Ma seconde fierté réside dans les initiatives prises durant la crise sanitaire. Nous avons lancé des projets tels que le dispositif « Sentinelles » et une offre de soutien dédiée aux indépendants et entrepreneurs en détresse. Cette initiative wallonne est devenue un grand projet fédéral, permettant de soutenir plus de 2.000 indépendants belges pendant la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, il continue de se développer en Belgique francophone.
Enfin, avec ce projet, nous avons également été la première structure wallonne à déployer des équipes mobiles dans les zones sinistrées par les inondations de l’été 2021. Nous avons offert une écoute et un soutien immédiat à la population et aux indépendants dans le besoin en Wallonie et en Flandre.
Le point commun à toutes nos actions est que nous visons un défi supplémentaire : faire de la santé mentale une priorité pour chacun d’entre nous, et ce, quel que soit le secteur d’activité ! Les professions liées à l’entrepreneuriat ne permettent souvent pas de prendre soin de soi. Il est donc crucial que la santé mentale et physique des entrepreneurs et indépendants soit au cœur de leurs préoccupations. »
Une vision holistique du soutien
Pouvez-vous présenter Un Pass dans l’Impasse et ses principales missions ?
« Un pass dans l’impasse est l’unique structure en Belgique possédant une expertise dans la prévention du suicide, la détresse des indépendants et les interventions en milieu carcéral.
Depuis 2008, nous offrons un soutien psychologique et social à toute personne confrontée de près ou de loin à la problématique du suicide, avec des consultations dans 9 sites en Wallonie. Nous intervenons également sur le terrain (écoles, entreprises…) après un décès par suicide et proposons des formations pour les professionnels.
Depuis juillet 2020, nous fournissons une écoute bienveillante et une aide à tous les indépendants et entrepreneurs francophones en détresse, via une ligne d’assistance téléphonique et des séances de soins psychologiques.
En lien, nous avons mis en place un réseau de sentinelles, permettant à tout citoyen sensibilisé gratuitement de détecter la détresse et de déclencher une alerte pour venir en aide à une personne ayant des idées suicidaires ou un indépendant en difficulté.
Nous menons, enfin, des actions de promotion de la santé mentale pour les personnes détenues dans les prisons wallonnes.
Toutes ces actions sont synergiques, offrant un soutien holistique et intégré pour répondre aux divers besoins des personnes en détresse. Forte de cette expertise et de cette complémentarité, notre association a été reconnue en janvier 2024 comme Centre de revalidation spécifiquement dédié à la prise en charge du suicide en Wallonie. »
Comment est née l’idée de cette initiative, et quels ont été les principaux défis rencontrés lors de la création de l’association ?
« En 2006, un colloque sur la prévention du suicide chez les jeunes à Namur a révélé l’importance cruciale de créer une structure de soutien et de proximité. Husain Shaban, Président de l’association, a alors fondé Un pass dans l’impasse et ouvert le premier centre de consultations à Namur. Depuis, Un pass dans l’impasse s’est étendu à toute la Wallonie.»
Un message d’espoir
Quel message aimeriez-vous transmettre aux personnes qui découvrent l’association pour la première fois ?
« Le message que je souhaite faire passer, ce sont nos patients qui le résument le mieux. Un indépendant, qui a dû déposer le bilan suite à la pandémie, me confiait récemment : « Lors de ma faillite, je me sentais seul et abandonné de tous. C’est alors que j’ai découvert les services d’Un pass dans l’impasse. Leur équipe a été une vraie béquille sur laquelle j’ai pu me reposer. Ça a été mon seul et unique moyen de remonter la pente, mon seul et unique moyen d’envisager les choses autrement ».
Toujours selon cet indépendant, il est essentiel de rappeler régulièrement à la population que « Tout le monde peut avoir un coup dur, une malchance, une difficulté… Un pass dans l’impasse est alors là pour nous soutenir toutes et tous ».
Ce témoignage nous prouve qu’il n’y a rien de permanent dans ces situations difficiles et qu’il est toujours possible de trouver des alternatives. L’objectif d’Un pass dans l’impasse n’est pas seulement de faire baisser les chiffres de la mortalité et du mal-être en Belgique francophone, il est surtout de sauver des vies en offrant à toutes et à tous des jours meilleurs !
Enfin, avec ce projet, nous avons également été la première structure wallonne à déployer des équipes mobiles dans les zones sinistrées par les inondations de l’été 2021. Nous avons offert une écoute et un soutien immédiat à la population et aux indépendants dans le besoin en Wallonie et en Flandre.
Le point commun à toutes nos actions est que nous visons un défi supplémentaire : faire de la santé mentale une priorité pour chacun d’entre nous, et ce, quel que soit le secteur d’activité ! Les professions liées à l’entrepreneuriat ne permettent souvent pas de prendre soin de soi. Il est donc crucial que la santé mentale et physique des entrepreneurs et indépendants soit au cœur de leurs préoccupations. »